Sur les réseaux sociaux, les appels à « bloquer le pays » contre le budget d’austérité de François Bayrou prennent de l’ampleur. Pour des militantes et militants écologistes, il n’est pas simple de se positionner sur ce sujet. Car d’un côté il y a des revendications sociales justes, telles que la demande de maintien des jours fériés que le gouvernement veut supprimer.
Mais de l’autre, certaines actions prévues émanent de groupes anti-européens ou proches de l’extrême-droite par exemple.
Je me souviens qu’à l’époque des gilets jaunes, beaucoup parmi les écolos et la gauche n’avaient pas été à l’aise face aux mobilisations, qui présentent beaucoup de similitudes avec celles qui s’annoncent le 10 septembre. Sans doute du fait du même dilemme entre justesse de la plupart des revendications, et grande hétérogénéité des groupes engagés, dont certains prônent d’ailleurs la violence comme mode d’action, ce qui n’est absolument pas acceptable.
Différence notable cependant, les gilets jaunes étaient partis d’une révolte contre une taxe écologique, alors que l’écologie semble absente du mouvement du 10 septembre. À nous de tenter encore et encore de la remettre dans le débat, tant elle est liée aux enjeux du « pouvoir de vivre ». Les conséquences humaines et financières de l’inaction climatique, des pollutions ou de la malbouffe sont en effet énormes. Et nous devons impérativement développer une économie écologique qui permette à chacune et chacun de bien manger, bien se loger et bien travailler.
Je pense que nous devons soutenir les revendications sociales du 10 septembre, parce qu’au fond les ingrédients de la colère sont les mêmes que ceux inscrits dans les cahiers de doléances époque gilets jaunes, avec leur cortège de souffrances toujours à vif. Mais les partis politiques doivent rester à leur place, en n’essayant pas de récupérer le mouvement comme tentent déjà de le faire certains. Ces tentatives de récupérations sont de toute façon plutôt vaines et seront mal perçues par les citoyennes et citoyens impliqués. Enfin, il est indispensable que chacune et chacun appelle au refus de toute action violente.
En parallèle ou en complémentarité de tout cela, plein soutien doit être apporté à la mobilisation intersyndicale qui s’annonce contre le budget Bayrou, profondément injuste, anti-écolo et inefficace. Signons la pétition : https://www.change.org/…/budget-les-sacrifices-pour-le…
Photo : Olivier Ortelpa pour Wiki Commons