Notre insertion et la leur

Menuiserie solidaire Extramuros, Paris 20e. ©Arnaud CAILLOU

Retrouvez ma tribune dans l’Humanité en intégralité ci-dessous.

Ces derniers mois, le gouvernement annonce mesures sur mesures. France Travail, RSA, réforme chômage, future loi immigration…Il s’agirait de remettre les Français.e.s et les migrant.e.s au travail, de gré ou de force et peu importe au fond dans quelles conditions. Preuve en est la volonté de conditionner le versement du Revenu de solidarité active (RSA) à 15 à 20 heures d’activité hebdomadaires.

En quoi consisteraient ces « heures d’activité » imposées, nul ne le sait précisément aujourd’hui. Le risque est grand qu’elles prennent la forme d’heures d’insertion bas de gamme, sous-encadrées et mal financées, au mépris de la réalité des conditions de vie des personnes concernées, et de leurs souhaits de parcours de formation et/ou d’emploi.

Cela montre bien qu’il existe un fossé entre deux conceptions de l’insertion. D’un côté celle esquissée par le gouvernement, reposant sur un système de sanctions, dont la plus ultime est celle de menacer de retirer aux personnes le versement d’une allocation qui devrait demeurer inconditionnelle, dans l’esprit du RMI créé par Michel Rocard en 1991 pour lutter contre la pauvreté. De l’autre, une politique ambitieuse et humaine de l’insertion, où les pouvoirs publics investissent pour offrir aux personnes un accompagnement socio-professionnel leur permettant de retrouver compétences et confiance, afin de trouver un emploi digne.

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Personnes à la rue : réquisitionnons les bâtiments vides

Paris a connu en février une vague de grand froid. Celle-ci a évidemment particulièrement touché les personnes à la rue. Mais comme le rappellent les associations, si l’hiver est rude pour ces personnes et nécessite des mesures exceptionnelles, en toute saison, des personnes meurent faute de logements, soins et de soutien.

La nuit de la solidarité organisée le 15 février dernier a permis d’estimer le nombre de personnes sans logement dans Paris. Il y en aurait ainsi près de 4000. Si ce chiffre est insupportable, il n’est pour autant pas insurmontable.

Des milliers de mètres carrés sont en effet disponibles à Paris et dans la métropole. L’Etat et la ville de Paris possèdent de nombreux bâtiments qui restent vides. Il faudrait les réquisitionner pour répondre à l’urgence. En ce qui concerne les bâtiments privés, des études estiment à 5 millions de mètres carrés la surface de bureaux vides en Île-de-France ! Dont certains sont d’ailleurs chauffés, voire gardiennés pour éviter les intrusions ! Là encore, il faudrait pouvoir user de la réquisition.

Des solutions existent donc pour l’hébergement d’urgence ! Tout en gardant évidemment à l’esprit que l’enjeu à plus long terme est de pouvoir proposer à ces personnes des logements durables, ce qui nécessite un effort important de l’Etat qu’une ville seule ne peut assumer.

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