Dire adieu à ses maîtres

Ces derniers jours, deux grands économistes nous ont quitté. Edwin Le Héron le 23 avril. Michel Aglietta le 24 avril. Leur départ m’emplit de tristesse, quand bien même je ne les connaissais pas personnellement. Car ils font partie de ceux qu’on appelle « les maîtres » dans une vie. Ces personnalités que nous avons la chance de croiser, et qui nous inspirent profondément. Ils sèment en nous des idées, voire des vocations, qui orientent nos existences.

Je n’ai malheureusement pas eu de maître en politique. J’aurais adoré pourtant. Mais en économie, oui.

Edwin Le Héron fut mon professeur à Sciences Po Bordeaux. Comme beaucoup d’étudiantes et d’étudiants, j’ai été marqué par ses cours. Avec lui, l’économie prenait un tour stimulant et engagé. Haut représentant d’un courant très minoritaire de la pensée économique, le post-keynésianisme, il m’a ouvert des champs nouveaux de la connaissance. Dans le plus pur esprit de Keynes sans doute, comme lui brillant dandy, il développait devant nous toute la richesse d’une économie qui entend réguler l’instabilité inhérente au capitalisme. Notamment via la politique monétaire, un des domaines à mes yeux les plus complexes de la science économique, ce qui rendait d’autant plus fascinant ses explications qui nous éclairaient autant qu’elles nous faisaient mesurer l’ampleur de notre ignorance. Costumes stylés et petites lunettes rondes, il savait accueillir nos questions d’apprentis avec bienveillance, et je n’oublierai jamais quand à la fin d’un cours où j’étais venu le voir pour lui demander des conseils de lecture, il me conduisit jusqu’à son bureau pour me donner le manuel de l’économie post-keynésienne, de Marc Lavoie. Ce livre ne m’a pas quitté dans mon parcours d’enseignant, et est toujours dans ma bibliothèque aujourd’hui.

Michel Aglietta ne fut lui pas mon professeur, mais je suis demeuré un de ses lecteurs assidus. C’est en préparant l’agrégation que je l’ai lu le plus intensément, et je me souviens avoir mis un point d’honneur à le citer dans la dissertation d’économie de mon concours. Il demeure une forme de figure tutélaire à mes yeux, une référence d’une macro-économie à la française qui fait autorité au plan international : l’école de la régulation. Pensée minoritaire elle aussi. Pensée régulatrice bien-sûr. Une évidence pour ceux qui, en économie, veulent combiner la pensée et l’action politique de gauche. Et puis un après-midi, j’eu l’immense honneur de pouvoir l’interviewer dans le cadre d’un podcast pour le groupe de réflexion que j’ai lancé en 2021 avec quelques amis : Écologie et République. Sujet : la planification écologique ! Evidemment. Michel Aglietta fit partie dans sa jeunesse de ces artisans de la planification qui durant les Trente Glorieuses voulaient s’appuyer sur l’Etat pour moderniser la France afin de la rendre plus forte et plus juste. Le même défi est aujourd’hui devant nous : mettre la puissance publique au coeur du développement d’une économie d’intérêt général, où l’écologie devient le nouvel enjeu existentiel.

J’aurai toute ma vie une dette intellectuelle vis à vis d’eux deux. Qu’il me soit donc permis de les remercier du fond du coeur.

Économie circulaire : ma contribution pour la revue « La Grande Conversation »

La loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) ambitionne d’amorcer une transformation de notre modèle de production et de consommation en s’attaquant notamment aux emballages plastiques à usage unique, dont la disparition est prévue d’ici 2040.

Pour La Grande Conversation, je reviens sur sa mise en pratique à Paris, en pointant également ses limites : la loi AGEC à Paris

Visite au salon du Made in France

En visite au salon du Made in France, j’ai pu échanger avec des dirigeant.e.s d’entreprises engagées, telles 1083, Le Slip Français, Blanc Bonnet ou encore Duralex.

J’ai réaffirmé aussi le fait qu’engager pleinement la France dans l’économie circulaire est un moyen fort pour créer des emplois de proximité, non délocalisables et protecteurs de l’environnement.

Retrouvez un extrait de mon intervention ici : le Made in France doit être écolo

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