Pour un Montparnasse vert et solidaire

Au conseil du 14ème arrondissement du lundi 26 novembre 2018, nous déposons en tant que groupe écologiste un vœu relatif au réaménagement du quartier Montparnasse. Vous pouvez le télécharger en cliquant sur le lien suivant :

Voeu EELV Montparnasse

Pour répondre aux défis du dérèglement climatique et pour une ville solidaire, nous proposons :

> Que la Ville de Paris s’engage pour la limitation des nouvelles surfaces commerciales dans le quartier, et que la priorité soit donnée à la fois à la préservation du commerce de proximité existant, et aux structures de l’économie sociale et solidaire, et de l’économie circulaire

> Qu’aucune nouvelle surface de bureaux soit créée, et que les surfaces de bureaux existantes fassent l’objet d’un recensement pour voir si certaines sont vacantes et pourraient être mobilisées pour du logement social ou de l’hébergement d’urgence

> Que la densité du bâti soit diminuée dans le quartier, pour laisser de la place à davantage d’espaces végétalisés

> Que concernant le réaménagement de l’espace central situé entre la gare Montparnasse, les rues du départ et de l’arrivée, et le boulevard du Montparnasse, des solutions d’urbanisme circulaire soient étudiées, pour réhabiliter et embellir certains bâtis existants afin de minimiser l’empreinte carbone des chantiers, et que tout aménagement nouveau le soit avec des écomatériaux. L’intérêt de structures modulaires devra également être
étudié, car elles permettent un urbanisme évolutif pouvant s’adapter aux changements climatiques à moyen et long terme

> Que les aménagements futurs du quartier privilégient les mobilités collectives et douces, ce qui passe notamment par de meilleurs accès aux stations de métro et bus, la création de pistes cyclables et des élargissements de trottoir. La piétonnisation de la partie du quartier
Edgar Quinet située entre la rue du Départ, l’avenue du Maine, les rues de la Gaité et du Montparnasse et le boulevard du Montparnasse devra également être étudiée.

> Que la rue du commandant Mouchotte soit végétalisée et que davantage d’espace y soit réservé aux mobilités douces

> Qu’un processus ambitieux de concertation soit organisé par la ville de Paris tout au long de l’aménagement du quartier, avec la tenue d’ateliers publics d’urbanisme

> Que la Ville de Paris, à la fois en tant que membre d’Île-de-France Mobilités et interlocuteur privilégié de l’Etat, de la SNCF et de la RATP, s’engage pour un rééquilibrage des flux d’activités et de transports à l’échelle de la métropole du Grand Paris, et de la région Île-de-France. Car c’est un non-sens écologique que des quartiers parisiens comme Montparnasse concentrent une trop grande densité d’emplois et de surfaces commerciales, et cela se fait aussi au détriment d’autres territoires qui connaissent des phénomènes d’appauvrissement et de désertification.

Crédits photo : Place Edgar Quinet, francebalade.com

 

Saint-Vincent-de-Paul : un nouveau pôle de l’économie solidaire à Paris

Depuis quelques mois, le site de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul commence à regagner des habitantes et habitants. Grâce à l’action conjointe de l’association Aurore, gestionnaire du site, et de Plateau Urbain, qui fait office d’agent immobilier, en lien avec les mairies de Paris et du 14ème arrondissement, de multiples structures se sont installées dans des bâtiments trop longtemps restés vides.

Particularité de ces locataires? Ce sont majoritairement des acteurs de l’économie sociale et solidaire, qui peuvent s’installer ici à un prix accessible grâce au travail de l’association Plateau Urbain, qui leur propose des baux précaires en occupation temporaire, comme l’explique très bien le journal Libération.

Une nouvelle dynamique au nord du 14ème

Conséquence? Une dynamique solidaire et écologique est en train de se développer au nord du 14ème, dans un quartier pourtant très enclavé derrière de hauts murs. Cohabitent en effet sur le site des acteurs de la solidarité comme Aurore, Nova Donna où les Enfants du canal, qui viennent en aide à des personnes en situation de grande précarité. Des associations travaillant sur la récupération et le recyclage, telles Rejoué, la ressourcerie créative, ou encore Carton Plein. Des ateliers d’artistes et de sérigraphie, un espace de co-working, une école pour entrepreneurs sociaux (les Alchimistes), des centres de formation et de loisirs axés sur les questions environnementales et numériques (Les petits débrouillards, l’Esprit sorcier)…et la liste est encore longue!

Les locaux de l'association Carton Plein, lors de la visite d'E.Cosse, vice-présidente du Conseil Régional d'Île-de-France, chargée du logement et de la rénovation urbaine.
Les locaux de l’association Carton Plein, lors de la visite d’E.Cosse, vice-présidente du Conseil Régional d’Île-de-France, chargée du logement et de la rénovation urbaine.

Pour le 14ème arrondissement, c’est une chance que de pouvoir bénéficier d’une telle émulation, d’autant plus que le collectif Yes We Camp, présent sur place, a commencé à aménager les espaces extérieurs, et propose des lieux de convivialité ouverts à tous, notamment un café associatif, le tout dans le cadre d’un projet intitulé « Les Grands Voisins ».

Une opportunité de rendre l’urbanisme plus participatif

Tous ces acteurs vont venir enrichir la réflexion collective sur le futur écoquartier Saint-Vincent-de-Paul, de par leur connaissance des questions sociales et environnementales, et de par leur culture de l’implication citoyenne. C’est donc l’occasion de rendre accessible à la population un certain nombre de questions liées à l’aménagement d’un quartier, et d’impliquer étroitement les habitantes et habitants sur un projet de ville, comme je l’expliquais dans un précédent article.

Pôle de solidarité contre pôle de compétitivité

C’est pour toutes ces raisons que l’on pourrait qualifier Saint-Vincent-de-Paul de véritable pôle écologique et solidaire, en opposition à l’idée de « pôle de compétitivité », si à la mode aujourd’hui. Dans une économie particulièrement dérégulée et mondialisée, les territoires sont en effet en concurrence pour attirer les entreprises. Ce qui a deux conséquences : les phénomènes de dumping sociaux et fiscaux (pressions à la baisse sur les salaires des travailleurs et les taux d’imposition), et volonté de constituer des territoires spécialisés dans certains secteurs de production, capables de fabriquer des produits qui seront leaders sur les marchés mondiaux. L’idée de ces pôles de compétitivité est donc de concentrer de multiples ressources sur une même zone géographique (universités, centres de recherche, entreprises, infrastructures de transport et de communication…) pour aboutir à cet unique objectif : vendre toujours plus de marchandises.

Un des ateliers d'artistes de St-Vincent-de-Paul.
Un des ateliers d’artistes de St-Vincent-de-Paul.

À la logique de la compétitivité, il est nécessaire d’opposer celle de la solidarité, et de mettre en place des pôles d’activités alternatifs, pleinement respectueux des êtres humains et de l’environnement, qui inscrivent leurs actions dans le territoire où ils sont implantés. Ce territoire n’est alors plus considéré comme un simple support d’une économie hyper-marchande, mais comme un écosystème où du lien social se tisse.

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