« Alors Florentin, es-tu de nouveau candidat aux prochaines municipales à Paris ? »
À cette question qui m’est régulièrement posée depuis quelques mois au détour de conversations amicales, il était temps d’y consacrer un petit article, puisque comme j’en ai pris l’habitude, j’écris régulièrement sur les sujets qui me touchent.
Non, je ne me représente pas, et cette décision je l’ai prise depuis un moment déjà. En 2026, cela fera douze ans que je suis un élu municipal de la Ville de Paris. Je me souviens encore de mes premiers conseils du 14e arrondissement, dans cette belle salle des mariages, où j’étais angoissé à l’idée de prendre la parole et réécrivais plusieurs fois mes interventions de peur de dire des bêtises. J’avais 28 ans et bien qu’impressionné, j’étais si heureux d’avoir été élu, et de faire l’expérience d’un mandat au service de la population.
La politique est pour moi une passion depuis l’enfance, c’était assez logique finalement de me retrouver un jour avec une écharpe tricolore, mais plus jeune je ne m’imaginais pas devenir un élu de Paris. Comme beaucoup d’habitantes et habitants de la capitale, je suis un provincial venu là pour le travail. Très vite, je me suis attaché au 14e, à sa rue Daguerre, sa Cité Universitaire, et j’y ai construit ma vie. Entre 2014 et 2020, j’ai mené une vie d’élu d’arrondissement, c’est à dire d’élu à temps partiel, en jonglant avec mon métier de professeur d’économie. J’ai adoré cet engagement de terrain, au plus près des quartiers. Et puis à partir de 2020, j’ai pu exercer mon mandat à plein temps, avec une équipe formidable, et de forts leviers d’action.
Cette expérience municipale m’aura fait évoluer dans mon approche de la politique, c’est indéniable. Non pas au niveau des idéaux que je défends, mais quant à la manière de contribuer à les faire prendre forme. Pragmatisme ? Réalisme ? Peut-être. Ce ne sont plus des gros mots à mes yeux. Je pense simplement que les responsables politiques doivent réduire la distance entre ce qu’ils promettent et ce qu’ils concrétisent. C’est un élément essentiel à mettre en avant si l’on veut que les gens reprennent confiance en la chose publique.
Il s’agit de penser autant le chemin que l’arrivée. De cette manière, on se donne la chance de pouvoir dépasser les postures, et d’aller plus loin, car on peut travailler avec des gens venus d’horizons bien plus divers. J’aurais beaucoup appris, en douze ans de mandat, de toutes ces rencontres. Des lieux aussi. Car être élu municipal de Paris permet de découvrir les coulisses d’endroits mythiques, comme ce jour où je posais dans la grande salle de l’Opéra Bastille, à la fin d’une visite où j’ai pu comprendre comment ce grand équipement culturel fonctionne au quotidien, avec son ballet de décors et de costumes qui ne demandent qu’à trouver une seconde vie.
Même si j’ai adoré toutes ces rencontres et tous ces projets, j’ai envie de vivre d’autres aventures dans les années à venir. J’ai besoin d’avoir la flamme pour donner le meilleur de moi-même, et après toutes ces années à travailler pour développer l’économie engagée à Paris, je veux me lancer d’autres défis, explorer d’autres possibles.
Le récent congrès national de mon parti m’a permis de commencer à imaginer la suite. J’ai envie de réfléchir et m’investir sur des sujets plus nationaux, d’autant plus dans cette période politique très difficile qui risque de se prolonger. Je veux avoir du temps pour cela. Je veux aussi contribuer à faire grandir mon parti, les écologistes, auquel je suis très attaché, parce qu’il incarne la grande cause de notre époque.
En cette veille du début de la période de réserve électorale, qui marque le véritable début de la campagne des municipales de 2026, je tenais donc à écrire ce petit mot. Je consacrerai les quelques mois de mandat qui me restent à boucler les derniers projets, et bien-sûr à donner un coup de main à mes ami.e.s qui se présentent pour que Paris reste à gauche, et je suis convaincu que les écologistes seront la locomotive du rassemblement.
Alors en attendant de vous inviter à mon compte-rendu de mandat, je voulais faire ce petit mot pour dire tout simplement : merci Paris !